Un nouveau livre de Miho Kajioka publié par une galerie belge Ibasho et un éditeur français les (M)éditions sur ses expériences après le tremblement de terre, le tsunami et la catastrophe nucléaire du 11 mars 2011, et son retour à l’art.
“Ce livre est mon requiem pour les dix dernières années. Mon nouveau chapitre a commencé depuis 2011 et il se terminera lorsque ce livre sera terminé […].
Juste après l’accident, j’ai trouvé un blog sur les paons qui avaient été laissés dans la zone d’évacuation, dans la limite des 20 km. J’ai alors commencé à imaginer ces paons, se promenant dans la ville vide avec leurs belles ailes déployées …
Lorsque je suis retourné au Japon, j’ai fait une pause dans la production artistique pour découvrir le monde et la vie. J’ai changé d’emploi tous les ans, j’ai rencontré de nombreuses personnes, j’ai voyagé dans différents endroits et j’ai fini par travailler comme journaliste pour produire des journaux télévisés et des documentaires. Cela a duré plus de dix ans. J’étais triste de ne pas faire d’art, mais je savais qu’un jour, le moment de revenir à l’art viendrait certainement.
Pendant plus d’un mois après la catastrophe, nous ne pouvions pas retourner à Tokyo. Nous avons couvert de nombreuses histoires. J’ai trouvé beaucoup d’histoires qui m’ont profondément touchée, mais elles ne convenaient pas vraiment aux informations télévisées. Lorsque j’ai commencé à me sentir frustrée à ce sujet, j’ai trouvé des roses roses fleurissant magnifiquement au milieu des décombres à Kamaishi, où de nombreuses personnes avaient été emportées par le tsunami. Les roses fleurissaient simplement parce que c’était le printemps. Cette belle et simple déclaration de ces roses était au-delà de nos pensées. Elles m’ont appris que le moment était venu de revenir à l’art. J’ai finalement entendu le cri qui était en moi.”
– extrait de la postface de Miho Kajioka