Voici l’histoire d’une rencontre unique entre Poilley, petit village rural de 500 habitants à 60 kilomètres au nord de Rennes, et une illustratrice parisienne, passionnée de photographie.
Tout commence le 1er juillet 1972. Une vingtaine d’années plus tard, Madeleine de Sinety, décédée en 2011 racontera :
« Alors que je remontais vers Paris après un voyage dans le sud de la Bretagne, je me trouvais soudain bloquée par le flot des parisiens se précipitant sur la côte en ce premier jour de vacances. Je quittai la nationale encombrée pour une petite route de campagne et décidai de m’arrêter pour la nuit dans le village le plus perdu que je puisse trouver »
Dans sa voiture, l’illustratrice parisienne, qui transporte toujours une bicyclette, décide en se réveillant le lendemain de découvrir le pays à vélo, en attendant de pouvoir reprendre la route. Elle rencontre alors Maria Touchard et sa petite-fille Béatrice alors âgée de cinq ans. Quatre ans plus tard, Maria deviendra la marraine de son fils. Entre-temps, Madeleine aura connu un coup de foudre et changé de vie. Fascinée depuis l’enfance par la vie à la campagne, elle s’installe à Poilley où elle vivra de 1972 à 1981. Une décennie qu’elle passera à parcourir fermes et hameaux, appareil photo en permanence autour du cou avec une intense production : 33 280 diapositives couleur, 23 076 négatifs noir et blanc sur les habitants de Poilley et leur quotidien, pendant les travaux de la ferme, en train de tuer le cochon, de traire les vaches ou de rentrer les foins, à l’ école ou dans leurs moments de loisir.
Le livre édité par le Centre d’art GwinZegal à l’occasion de son exposition qui se terminera le 28mars, fait revivre une France disparue, le monde rural des années 70 à l’orée de la modernisation. Un livre indispensable à toutes bibliothèques photographiques.
Des images tendres d’une vie simple, liée à la terre et à la nature, à la fois rude et joyeuse.